C’est ici que j’introduis ce symbole chrétien du poisson, c.f. grec : ICHTUS. Effectivement, les lettres ἰχθύς signifiaient pour les premiers chrétiens : Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur.
FRONTIÈRES
Je suis à la recherche de ces frontières… ces points de bascule qui nous situent entre l’écologie et la psychologie, l’écologie et la foi, la psychologie et la foi. Ainsi, la psychologie positive nous amène à cette frontière de l’actualisation du moi qui doit tenir compte de son milieu social au risque de sa santé personnelle ─ une personne saine dans une société saine. De même, je dirais que ce déploiement de soi se réalise de manière optimum en harmonie avec la matrice même de son être physique : la planète terre.
Frontières de la science (rester humble).
La science ne peut pas, évidemment, prouver l’existence de Dieu. Soyons honnête pour dire que la science ne peut pas, non plus, prouver l’inexistence de Dieu. Sa recherche est empirique. Par contre, lorsque la science atteint les frontières de sa recherche ─ quark / l’univers ─ il se pose le choix de se questionner sur le sens de cet objet de recherche. Là, commence logiquement un questionnement existentiel.
Dans cette logique, le christianisme est une proposition de sens au même titre que l’athéisme. Personnellement, comme chrétien ouvrant le dialogue avec mes contemporains, je veux miser sur une attitude humaine d’humilité nécessaire à toute ouverture au divin. Donc, face à la science, je relève ses multiples frontières de la connaissance empirique qui dépassent l’entendement humain et j’appelle à la possibilité cohérente d’un Dieu créateur… qui dépasse aussi justement notre entendement humain.
Frontières du moi et de l’autre (s’ouvrir à l’autre).
« Du mouvement humaniste est vraisemblablement née la psychologie positive. Mais il est indéniable que cette dernière surpasse l’humanisme des années 1960, braquées sur une forme de nirvana individuel et sur l’apologie du me, myself and I. La psychologie positive encourage le développement d’une personne saine dans une « société saine », l’une étant indissociable de l’autre. » Lucie Mandeville ,psychologue.
En psychanalyse, l’objet d’étude la personne analysée dans ses retranchements de guerres psychiques laissent entrevoir l’hypothèse d’un dieu tyrannique. Puis, suit logiquement, une thérapie de la survie du moi qui s’enferme essentiellement dans un combat envers les envahisseurs : les parents, la société et dieu…
Encore ici, comme chrétien ouvrant le dialogue avec mes contemporains, je veux miser sur les courants en psychologie qui misent sur l’hypothèse d’un autre acteur que le moi, qui est perçu comme un allié à la réalisation des compétences du moi. Même, à une interrelation dynamique qui poussera l’individu à ses frontières intimes pour lui donner le choix de se dépasser et de muer de sa carapace individuelle.
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Frontières de la réalisation du moi et de la morale (choisir).
« En considérant l’existence de la maladie mentale, le thérapeute traditionnel évite scrupuleusement le problème de la moralité à savoir : le comportement du malade est-il bon ou mauvais? Le comportement déviant est considéré comme un sous-produit de la maladie et le malade ne peut ainsi en être tenu pour moralement responsable parce qu’il est considéré comme ne pouvant rien y changer. Cependant pour le thérapeute par le réel, mettre l’accent sur la moralité du comportement et affronter la notion du bien et du mal, renforce le lien. Toute la société est basée sur des considérations d’ordre moral et si les personnes importantes de la vie du patient, comme le thérapeute, ne s’occupent pas de savoir si son comportement est bon ou mauvais, la réalité ne peut lui être inculquée.
Glasser croit que pour faire cesser un comportement insatisfaisant, le malade doit pouvoir satisfaire ses besoins de façon réaliste et responsable. Pour y arriver, le patient doit faire face au monde réel qui l’entoure et ce monde inclut des normes de comportement. Le rôle du thérapeute est de confronter les comportements du patient à ces normes et lui faire juger la qualité de ce qu’il fait. Si les patients psychiatriques ne jugent pas leur propre comportement, ils ne changeront pas.
Le Dr Glasser est conscient des critiques et des arguments contre l’introduction de la morale en psychothérapie. Il ne prétend pas avoir découvert la clé du bien universel ou être expert en matière d’éthique, toutefois il demeure convaincu que le thérapeute au mieux de son aptitude en tant qu’être humain responsable, doit aider les patients à arriver à une décision concernant la qualité morale de leur comportement. » Alain RIOUX, psychologue, Propos sur la Thérapie par le réel de William Glasser, Québec, Canada.
Le psychiatre William Glasser (1925-2013) a été une découverte marquante pour moi. J’ai eu la chance de lire ses livres dans les années 1980. Son option fondamentale envers les choix de l’individu de penser, d’agir, de sentir et de ressentir même en situation de détresse mentale en ont bousculé plusieurs. Maintenant, reconnu mondialement, des centres de thérapies, des écoles et des stratégies de gestion du personnel se basent sur la Théorie du choix.
Dans le christianisme, le choix donné par Dieu à l’humain, de s’ouvrir à lui par la foi, est aussi fondamental. Un dieu tyrannique ou ne pas avoir la liberté de croire… et le christianisme n’existe tout simplement pas. Évidemment, ce dogme ne satisfait pas toutes nos neurones qui se questionnent sur la réalité du mal, de la souffrance, etc. Ici, la réponse est cohérente dans la perspective d’une foi dans un Dieu d’Amour qui veut me connaître pour l’éternité…. Encore un autre défi à la foi de l’individu qui n’a que les capacités de son cerveau pour saisir la réalité.